Les feux du soir, tournoyant dans le ciel d’azur, Semblent des feux d’amour, et vibrent dans l’air pur. Chaque étoile perdu brille avec tant d’honneur, En chantant doucement dans l’immense moiteur.
O frissons bucoliques qui surgissent du cœur, Mystérieux échos des murmurants ardeurs, J’exalte sous les cieux les rêves qui charment, Enivrant infiniment l’âme qui s’alarme.
Oh! nuit d’argent où les ombres se mêlent, Repoussez la rancœur où l’angoisse s’emmêle; Chaque brise qui passe est un souffle léger, L’écho d’un doux bruit qui dit de s’envoler.

  • Paul Verlaine